1600 x 900
RÉSOLUTION
AFFICHAGE PARAMÈTRE
(il y avait) des étoiles dans ma ville
Les Gants Blancs:
Bernard Lamoureux, Gérald Boulet, Louis Campbell, Fernand Hébert
(Denis Boulet non visible: à la betterie derrière Gérald)
(il y avait) des étoiles dans ma ville
des étoiles dans ma ville
(il y avait) des étoiles dans ma ville
(il y avait) des étoiles dans ma ville
Saint-Jean-sur-Richelieu...
Histoire de la musique
texte de Mario Mongeau
Histoire de la musique
Histoire de la musique
La musique dite ''rock'' a connu une évolution comparable au développement des technologies, il n'y a rien pour
les arrêter. Je m'étais imaginé qu'on arriverait dans un impasse après avoir brassé les huit notes de la gamme
voire même les douze notes de la gamme chromatique. Je croyais qu'il y aurait une fin à l'imagination qui limiterait
la création. Quelle fut ma surprise de me faire dire par le musicien Hansford Rowe qu'il jouait une basse fabriquée
avec des frettes (aussi appelées ''barrettes)'' pour les quarts de ton et que le guitariste avec qui il forme le groupe
canado-américain Steel Blue joue sur une guitare comportant aussi les quarts de ton !
La basse de marque Warwick modèle Just Intonation (photo ci-reproduite) acquise au début des années '90
permet à Hansford Rowe de jouer des notes entre les notes.
L'album éponyme (format CD) de Steel Blue a été lancé en 1993 [LoLo Records, LOLO 002].
Pour de plus amples informations, consultez le lien suivant: http://www.lolorecords.com/hansford_rowe.html
La musique est ici pour rester !
Même en temps de guerre, le monde n'était pas laissé sans musique. La Grande Guerre - la musique a eu
une place très particulière pendant la première guerre mondiale(1914-1918). Elle était omniprésente. Les soldats
composaient des pièces musicales – l’une des plus connues étant La chanson de Craonne - fabriquaient des
instruments avec tout ce qui leur tombait sous la main : des planches de bois, des gourdes, des manches à balai.
Des concerts étaient donnés dans des camps de prisonniers : les captifs jouaient devant leurs geôliers, qui les
applaudissaient à la fin. La musique était un moyen, voire une solution pour respirer et résister à l’horreur.
La vie musicale en France au début du XXè siècle est d’une grande richesse : cabarets et café-concerts,
goguettes (se réunir pour passer un bon moment et chanter), sociétés orphéoniques (mouvement festif et
musical de masses), harmonies et fanfares : la musique est alors une pratique éminemment collective.
Les britanniques, pendant la guerre, bénéficiaient de la profusion des groupes professionnels en plus des combos de musique de danse des forces armées; aussi la radio British Broadcasting Corporation (BBC) assurait qu’on n'oublie pas Broadway, Hollywood et Tin Pan Alley (la rue à New-York où les éditeurs musicaux s'étaient regroupés vers la fin du XIXè siècle, les musiciens y jouaient généralement du piano et y vendaient leurs partitions de musique). Dans les années 1940, la BBC diffusait surtout une musique "middle of the road" légère, un swing américanisé et quelques excursions vers le jazz traditionnel. Le jazz est né en Nouvelle-Orléans vers les années 1910 et il évoluait du swing vers le bebop à la fin des années ’30. Le bebop, ou bop, est un genre musical de jazz ayant émergé dans les années 1940 et 1950 et son influence s'étend à presque tous les styles de jazz. Les premiers enregistrements datent de 1945. Les premières expériences bebop sont le fruit des sessions de Thelonious Monk, Charlie Parker, Dizzy Gillespie et Charlie Christian.
La danse était la récréation universelle, dans les municipalités, les salles de danse, cafés ou simplement à la maison, et à un moment donné la BBC diffusait jusqu’à 20 émissions de groupes de danse par semaine. Glenn Miller, avec un son unique et des arrangements entraînants, était le chef de file du swing. Les disques 33 tours de longue durée et les 45 tours venaient à peine de supplanter les fragiles 78 tours.
La musique country est un mélange de musiques traditionnelles développé principalement dans le sud-est des États-Unis et dans les provinces maritimes du Canada, mais aussi en Europe comme en Irlande ou dans le nord des Pays-Bas. La country a évolué rapidement dans les années 1920. Le bluegrass est un style musical d'origine américaine qui constitue une branche de la musique country. Son fondateur, Bill Monroe, originaire du Kentucky, États-Unis, entreprend dès les années '40 de codifier et d'adapter aux publics modernes ce qu'on appelait ''old-time music'' qui puise sa source dans les massifs montagneux des Appalaches, musique qui est elle-même à la croisée de diverses traditions, américaine (blues) et européenne (anglo-irlandaise). Vers la fin des années ’40, le guitariste Les Paul, un grand innovateur, redimensionnait la musique par la guitare. Lui et la chanteuse Mary Ford présentaient leur succès (le swing) How high the moon en 1951 qui introduisait les techniques d'enregistrement multi-pistes et divers systèmes d'effets spéciaux sonores tels que les chambres d'écho et de réverbération.
En me fiant à quelques critiques je pense que le rock and roll a vu le jour en 1951 lorsque la pièce Rocket 88 atteignit la première position des classements
rhythm & blues aux États-Unis. Les musiciens qui l'ont enregistrée sont Jackie Brenston & his Delta Cats; Jackie Brenston est un chanteur et saxophoniste américain. Sam Phillips, qui découvrit pourtant Elvis Presley en 1954, aurait déclaré que Rocket 88 était le premier vrai rock'n'roll jamais enregistré.
Entre ce premier vrai rock'n'roll et 1955, on a eu droit à une autre musique exotique: le swamp. Le swamp pop / swamp rock est un mélange de blues, de rock, de country, de boogie, et de zydeco. Les paroles chantées sont un mélange de parler cadien (de la Louisiane), de français standard, et d'anglais. Je pense à la pièce Colinda qui a trouvé sa plus grande popularité en Amérique à Montréal au mois de mai 1962 en se classant dans les 10 meilleures chansons. Bobby
Charles (né Robert Charles Guidry) a contribué à développer le « swamp rock », ou « rock du bayou. » Il est le compositeur de la chanson Later, Alligator qu"il
a popularisée en 1955, cette pièce a été renommée See You Later, Alligator par Bill Haley et publiée de nouveau en février 1956 en format 45 tours et 78 tours.
Après avoir entendu des pièces comme Rock around the clock de Bill Haley & his Comets en 1955 ou Heartbreak Hotel de Monsieur Presley en 1956 je
pensais qu'on avait fini avec l'originalité. Dans la même année Elvis nous en a mis plein les oreilles avec Don't be cruel, Hound dog et Love me tender puis
en 1957 avec All shook up et Jailhouse rock. Je ne me doutais pas encore qu'un producteur était derrière tout cela en fusionnant budget, artiste et chanson, que des équipes de compositeurs et d'éditeurs avaient fait le gros du travail en créant ces textes, mélodies et accords. Il faut savoir que chaque pièce reçoit l'attention de personnel spécialisé. La tâche d’ingénieur de son est de saisir le son sur un support magnétique ou autre et d’utiliser les technologies nouvelles pour maximiser le son; la ''job'' du réalisateur est de créer les pistes complexes d’une œuvre musicale et de tirer les meilleures performances des musiciens.
À cette calme scène, l’année ’57 ajoutait The Everly Brothers - The Beatles ont avoué avoir été influencés par The Everly Brothers - qui arrivaient avec un son bien à eux basé sur tout ce qui était connu en influence et en tradition américaine, Phil et Don Everly ont transformé les sons des Appalaches, du bluegrass et du country de leur enfance du Kentucky en une forme de ''rock and roll'' richement harmonisée. Pendant ce temps-là les britanniques misaient sur Chris Barber's Jazz Band avec Petite fleur (Little flower) et la musique skiffle de Lonnie Donegan & his Skiffle Group. Cliff Richard (le british teen idol) n'a commencé à proposer du rock qu'en 1959.
Le skiffle est un genre de musique folklorique, d’influence jazz, country et blues, qui a pour particularité d’incorporer les instruments bricolés à partir d’accessoires domestiques comme des violons taillés dans des boîtes à cigares ou une basse à une corde faisant résonner une caisse à thé (voir notre image ci-haut).
En 1957 le groupe de skiffle The Quarrymen (parfois écrit The Quarry Men) donnait un premier concert, en 1960 le groupe avait évolué vers The Beatles.
The Beatles ont montré leur fascination de la musique rockabilly en reprenant sur leurs albums des pièces de Carl Perkins : Honey don't, Matchbox et Everybody's trying to be my baby.
Le rockabilly a émergé au début des années '50 et la popularité de ce sous-genre de rock and roll diminue dans les années '60. La naissance du rockabilly est généralement fixée à la date de sortie du single That's All Right d'Elvis Presley, en juillet 1954: une version de That’s All Right (Mama) qui est une chanson d’Arthur Crudup lancée en 1946. Le rockabilly est à l'origine l'œuvre de petits labels indépendants tels que Sun Records, label du producteur Sam Phillips. Les paroles font souvent référence aux thèmes récurrents de la culture populaire américaine des années '50, tels que l'automobile ou les relations sentimentales.
L'Invasion Britannique avait convaincu les musiciens du monde et de notre localité de l'adopter. Ajouté à cela l'influence de l'invasion américaine (R&R, R&B etc.) des années précédentes. À ce moment-là, tout a convergé vers les boîtes de nuit, boîtes à chanson, salles récréatives, salles de danse, etc. Il y avait tellement de gens fantastiques qui vivaient et se rassemblaient dans cet espace-temps pour interpréter et créer la meilleure musique possible.
Au milieu des années ’60, l’Amérique fit l’expérience du "fossé entre générations." Les parents, dont les enfants rentraient de l’école ou de l'usine avec les cheveux longs et une attitude rebelle, étaient souvent scandalisés. Les ados étaient reniés ou envoyés chez des psychiatres, dans des écoles militaires ou des asiles. En Grande-Bretagne, on voyait dans des pubs des garçons aux oreilles percées et aux cheveux longs buvant des pintes aux côtés de leurs pères, coiffés de casques
d’ouvriers. La majorité de la société britannique avait l’air heureuse et satisfaite, comparée à l’Amérique qui s’accrochait à son nouveau statut: made in the USA. En Grande-Bretagne, les gamins se précipitaient sur scène lorsque Chuck Berry entamait son "duck walk" et faisaient la ligne pour demander une autographe à John Lee Hooker.
Les Blancs et les Noirs ne partageaient à peu près jamais le même espace public. L'Amérique avait des salles de toilette réservées uniquement aux blancs venus assister aux concerts d'artistes noirs. Le Dixieland - When the saints go marching in - fait référence au jazz de la Nouvelle-Orléans lorsqu’il est joué par des musiciens blancs.
Lorsque Bob Dylan sortit son cinquième album Bringing it all back home au printemps ’65, cela mit de la pression sur tout le monde. B. Dylan confondait toute la colonie en électrisant ses performances avec une guitare de marque Fender modèle Stratocaster. B. Dylan qui faisait toujours exception, était presque britannique
dans sa façon de ne pas se préoccuper d’une quelconque grâce vocale ou de la maîtrise des instruments. Faire des allers retours entre la Grande-Bretagne et les
États-Unis pendant les années 1960 offrait des occasions infinies de comparaisons et de contrastes. Tout d’abord, il y avait la ville de Los Angeles avec ses enfants à la vie facile super gâtés au drivin' à consommer des hamburgers que des serveuses en patin à roulettes apportaient sur un plateau. La ''sunshine pop'', le ''folk rock'', le ''garage'', la musique ''surf'' n'arrêtaient pas d'attirer sur la West Coast les producteurs et ingénieurs de son avisés. Sur l'autre continent les Britanniques semblaient ne rien posséder. En Angleterre, on organisait des pèlerinages pour aller chez celui qui avait les moyens de passer l’album que l’on venait de s’offrir. Des étudiants des beaux-arts formaient un groupe, puis apprenaient à se servir de leurs instruments suffisamment bien pour jouer les chansons composées par la plus forte personnalité de la bande. La nation semblait embrasser la couleur et le changement et une renaissance créative et culturelle se déroulait au cœur de la capitale, une ville qui attirait l'attention du monde entier. C’était le ''Swinging London'' - Londres était devenue la capitale de la culture pop et de la mode.
Pour leur deuxième tournée aux États-Unis, The Beatles marquaient l'histoire une fois de plus. Le 15 août 1965 ils ont attiré 55600 personnes (parents et enfants
@ US$5.00 le billet) au Shea Stadium à New-York et devenaient le groupe le plus payé - à cette date - en recevant US$180,000.00 pour un seul concert.
Jusque là, la plupart des artistes populaires du disque s'étaient contentés de se considérer comme des ''stars'' et de se concurrencer à un niveau principalement commercial : en terme de disques vendus. Au milieu des années '60, deux phénomènes ont surgi; en premier : la pratique habituelle d'utiliser un ''single'' pour promouvoir un album était délaissée et plus important : de nombreux artistes ont ressenti le besoin de valider leur succès en expérimentant l'écriture de chansons et la création de disques d'une manière qui aurait semblé inimaginable quelques années auparavant.
Avant 1967 (à quelques rares exceptions près en 1966), toute musique (sous la bannière du rock and roll) était fabriquée pour l'argent et pour des raisons purement commerciales : pas pour l'art. Dorénavant la durée des plages musicales ne se limitait plus au standard ''3 minutes par chanson'' et les formes étaient rehaussées par des sonorités de jazz, du folk, d'éléments du classique. L'instrumentation était augmentée par, entre autres, des sons orientaux (sitar, tabla). Même les instruments ''conservateurs'' : accordéon, violon, mandoline, flûte à bec, etc., faisaient leur apparition accompagnant ces nouvelles formules d'expression.
En 1967, le rock and roll s'est transformé en ''Rock.'' Une forme d'art qui jaillissait du subconscient d'une culture émergente qui s'imposait. Les musiciens se détournaient des formules commerciales pour se diriger vers l'expérimentation, l'expression pure et vers une véritable créativité.
De nouvelles musiques faisaient leur apparition dans le sillon contestataire et revendicatif : le free jazz, les musiques improvisées, les «musiques du monde» d’Amérique du sud ou d’Afrique, le rock psychédélique et progressif, le post-rock ou plus tard le punk rock ainsi que de nouveaux artistes aux textes plus engagés.
Rock psychédélique implique tout de suite The Beach Boys en 1966 avec Good Vibrations aussi The Byrds avec Eight Miles High (utilisant le mode râga),
The Beatles et leur pièce A day in the life, et bien d'autres chansons produites en Grande-Bretagne (l'album Their Satanic Majesties Request produit en 1967 par ''The Rolling Stones'', Pink Floyd et leur album The Piper at the Gates of Dawn sorti au mois d'août 1967) ou aux États-Unis (The Chambers Brothers et la pièce de 11 minutes Time has come today). Le groupe Soft Machine presqu'inclassable contribuait à créer un mouvement musical appelé ''The Canterbury Scene.'' (aussi connu comme ''L'école de Canterbury''). Un terme désignant un style de rock ambitieux et ouvert à l'improvisation, riche en atmosphère, singularisé par la présence dominante de l'orgue saturé et par l'utilisation de la voix comme instrument à part entière, psychédélique teinté de jazz, très anglais et légèrement surréaliste : les groupes Caravan, Hatfield and the North, Henry Cow, Gilgamesh, etc. Mais on avait à Montréal des groupes (The Rabble, Higgan's Hill, Les Dechainers) qui en faisaient abondamment. Allez écouter les paroles de la pièce 1-2-5 du groupe montréalais The Haunted et plus écoutez la pièce Horror Show sur leur unique 33rpm [Trans-World 6701] publié en 1967 pour constater la tendance psycho-''émotionnelle.'' Allez écouter la pièce East-West du Paul Butterfield Blues Band. Cette pièce instrumentale publiée en 1966 ouvrait la voie à l'improvisation libre, aux textures instrumentales pour leur propre intérêt, à la dissonance et aux échelles non traditionnelles. Vous y entendrez aussi le ''râga'': un mode mélodique dans la musique classique indienne qui est essentiellement un ensemble de règles védiques (vision ou connaissance) sur la manière de construire une mélodie. Il spécifie les règles des mouvements ascendants et descendants, la gamme, les notes à utiliser librement et celles à utiliser avec parcimonie. Tout ceci donne un cadre utilisable pour composer ou improviser des mélodies, autorisant un nombre infini de variations basées sur cinq, six ou sept notes. La psychédélia - avec une unité lyrique, structure étendue, complexité, éclectisme, expérimentalisme et influences dérivées des formes musicales classiques - est largement considérée comme un début dans le genre rock progressif et comme des tournants dans lesquels le rock, qui était auparavant considéré la musique de danse, est devenu une musique faite pour être écoutée.
La musique pop jusque là avait été considérée comme du divertissement et une surprise attendait l'Amérique quand un demi-million de personnes convergeaient (les jours précédant le 15 août 1969) sur la ville de Bethel, N.-Y. pour assister au Woodstock Music and Art Fair. (Population de Bethel: 4 362 habitants lors du recensement de 2000 !!!). C'est un phénomène social qui avait été observé à Monterey, en Californie lors de la fin de semaine du 16-18 juin 1967 pour le
Monterey International Pop Music Festival. On estime à plus de 25000 personnes venus voir et entendre une trentaine de formations proposant de la musique de moins en moins commerciale où furent découverts Ravi Shankar, Janis Joplin et Jimi Hendrix. Toutefois ni Woodstock ni Monterey n'aurait été le premier rassemblement d'envergure révélant l'intérêt pour la musique et là spécialement: ''musique underground.'' Le premier grand événement de musique rock en plein air serait The Fantasy Fair and Magic Mountain Music Festival qui a eu lieu la fin de semaine du 11 juin 1967. L'endroit est le Sidney B. Cushing Memorial Amphitheatre (ou simplement The Mountain Theatre) à Mount Tamalpais, Mill Valley (environ 20 milles au Nord de San Francisco) : deux jours et 15000 personnes pour voir et entendre Jefferson Airplane, Fifth Dimension, The Byrds, Canned Heat, Country Joe and the Fish, Dionne Warwick, Tim Buckley et The Doors.
De l'autre coté de l'océan Atlantique le phénomène était en effervescence. C'est aussi vers la fin des années 1960 que la vogue des festivals pop prend une grande ampleur, avec le phénomène hippie. Le premier festival de l'Île de Wight se tint en août 1968. La seconde édition a lieu en août 1969, une semaine après Woodstock, avec Bob Dylan en vedette et quelque 200 000 spectateurs. The Beatles avaient donné leur dernier concert à vie au Candlestick Park de San Francisco: 29 août 1966. (Dernier concert: en excluant l'apparition non annoncée en janvier 1969 sur le toit de l'immeuble de leur compagnie Apple à Londres).
L'album le plus souvent considéré par les critiques comme leur plus grande œuvre et l'un des albums les plus influents de l'histoire de la musique populaire est
Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band. Il est le plus grand phénomène musical de 1967 et la plus importante exportation britannique aux États-Unis lors du ''summer of love.'' The Beatles l'ont enregistré - au cours du mois de décembre 1966 et des quatre premiers mois de 1967 - en quelques 700 heures au coût de £25,000 environ US$68,000. Il se vend à 32 millions d'exemplaires à travers le monde. Pour fins de comparaison l'album Nevermind du groupe de musique Nirvana qui avait demandé six jours d'enregistrement en 1991 et qui a coûté environ US$130,000 s'est vendu 30 millions d'exemplaires à travers le monde. Il fait sortir de l'ombre la scène "grunge'' de Seattle et est un facteur déterminant de la popularisation du rock alternatif dans le monde entier. Véritable phénomène des années 1990, il marque le retour des guitares saturées dans la musique pour toute la décennie et laisse sa trace sur toute une génération. Ces albums sont de groupes le plus influents de la planète.
Le 6 octobre 1967, les résidents du quartier Haight-Ashbury ont joué une parodie de funérailles, la cérémonie « The death of the hippie », pour symboliser l'épuisement de l'événement suscité par la chanson San Francisco (Be Sure to Wear Flowers in Your Hair) lancée en mai 1967. Les manifestants laissaient savoir au reste du monde de ne plus se déplacer: que le phénomène était passé. L'été 1967, pas moins de 100 000 jeunes originaires du monde entier avaient répondu au ''summer of love'' en déferlant sur la Baie de San Francisco et envahi le quartier Haight-Ashbury. Le summer of love avait été déclenché par la phrase célèbre ''Turn on, Tune in, Drop out'' lancée en 1966 et en janvier 1967 - lors d'une parution publique - par le psychologue Timothy Leary.
Rock progressif, on pense ''Mellotron & Synth'' à The Strawbs qui y apportaient l'influence ''folk'', toujours en 1969 à King Crimson qui proposait un premier album In the court of the Crimson King qui changeait la structure de la musique et qui a été l'album de rock progressif le plus influent jamais publié, au groupe Genesis formé en 1968 qui lançait sa première œuvre en 1969, au groupe Nice - formé en 1967 par Keith Emerson - qui faisait paraître son premier disque en 1968, au groupe italien Le Orme formé en 1966 qui adhérait au mouvement en 1970. Identifiée comme "Art rock", "Rock sous influence de classique", "Rock progressif", "Médiéval" (en pensant à Gentle Giant) ou "Prog" telle qu’on en parle aujourd’hui, cette musique est née de la psychédélia pour l’influence des textes (état de rêve éveillé) et de la musique classique pour la performance musicale (composition et exécution). La pièce A Whiter Shade of Pale, premier single de Procol Harum, en 1967 a atteint la première place du hit-parade dans de nombreux pays. (*)Musicalement, la ligne d'orgue de la chanson s'inspire de deux pièces de Jean-Sébastien Bach : la Sinfonia en fa majeur de la cantate Ich steh mit einem Fuß im Grabe et la Suite pour orchestre no 3 en ré majeur.
[(*)extrait de Wikipédia : article intitulé A Whiter Shade of Pale]
Plusieurs groupes ont évolué dans la forme ''Prog'' au Québec tout en restant inconnus dont The Medium qui a laissé une marque avant le début des années '70. The Medium (album 33rpm) [Gamma GS-503] enregistré à Montréal en 1969 - l'unique album de ce groupe anglophone - pourrait bien être cité comme l'un des premiers au Québec à s'être aventuré sur des mouvances progressives. En 1969, le groupe québécois Lasting Weep (qui a ouvert le concert de King Crimson au collège Saint-Laurent en 1970) produisit les pièces d'un album (intitulé 1969-1971; étiquette ProgQuébec [ MPM18 ] ) qui ne verra le jour qu'en 1971. Le groupe deviendra Maneige en 1972. Maneige allait partager la scène avec le groupe progressif néerlandais Ekseption, et le britannique Soft Machine le 15 février 1974 au CÉGEP Maisonneuve.
Londres révélait, au début des années ’73, une scène qui avait grandi férocement, des groupes de pub de quartier (comme The Sex Pistols) crachant leurs chansons averties puisées dans la réalité et dans l’observation désabusée. Le mouvement punk, quand il est arrivé, a pris l’industrie par surprise. Importé de New-York, le mouvement a commencé vers 1972 où ont émergé des groupes de la rue tels que The New York Dolls. Ce mouvement ramenait la musique à sa plus grande simplicité.
De nouvelles musiques font toujours leur apparition mais on dit que The Beach Boys ont influencé The Beatles et que The Beatles ont influencé The Beach Boys. On dit que Dylan a influencé The Beatles.
La musique a connu une évolution comparable au développement technologique et est devenue tributaire des technologies de pointe. Le guitariste Les Paul dans les années '40 et '50 avait développé une multitude d’effets qu’il avait dessinés dont le ''slapback echo'' ainsi que des techniques d'enregistrement multi-pistes.
Certainement le début caractériel de ce développement appartient au groupe The Beatles lorsqu'ils sont entrés en studio
d'enregistrement en novembre 1966. Il en est résulté la création et la parution d'une musique jamais entendue auparavant.
Pour lire un énoncé de ces nouvelles techniques d'enregistrement,
cliquez à droite pour en savoir plus
L'image de gauche
relate un concert improvisé en 1954 impliquant Chris Barber et Lonnie Donegan;
l'image a été tirée du livre LONDON LIVE de l'auteur Tony Bacon;
l'image de droite
un musicien avec une ''Tea chest'' (basse à une corde);
Cardiff kings Railroad Bill play raw, fast, gutsy skiffle music on simple instruments such as washboard, tea chest bass, guitar and mandolin. Their material is rooted in American blues, with songs of gambling, trains, drinking and prison.
En plus la musique aux États-Unis d'Amérique, c'était celle de Woody Guthrie dont les chansons contestataires avaient attiré l'attention des auditeurs de musique ''country'' et des folkloristes, c'était la musique légère comme Washington Square jouée au banjo. Les promoteurs américains ont observé ce qui se passait au Royaume-Uni (R.-U.) et ont fait venir tous les groupes avec lesquels un bénéfice pouvait être escompté : ils ont ainsi créé l'invasion britannique. Incidemment on assistait au retour en Amérique de la musique blues (renommée ''Rhythm and Blues'' au R.-U. !!!) exécutée par les groupes qui tentaient d'imiter la musique de pionniers afro-américains tels que Howlin' Wolf, Muddy Waters (sa chanson Rollin Stone a servi à donner le nom de groupe à ''The Rolling Stones''), etc. Les groupes britanniques R&B produisaient une musique dont le ton était très différent de celui des artistes afro-américains, mettant souvent davantage l'accent sur les guitares et parfois avec plus d'énergie mais en contribuant à la reconnaissance et à la réputation de ces artistes du passé. La plupart de ces groupes sont rapidement passés de l’enregistrement et de l’application des standards américains à l’écriture et à l’enregistrement de leur propre musique. Beaucoup ont eu une influence majeure sur la nature et le son de la musique rock, et ont aidé à pionnier le psychédélique, le progressif et le hard rock.
L'histoire nous a appris que The Beatles ont évolué en Allemagne avant d'être connus au R.-U. Avant que Londres ne sache quoi faire avec eux - leur musique et comportement s'éloignaient du ''traditionnel'' - The Beatles ont en premier trouvé des engagements souvent entre des numéros de jongleurs, ventriloques, humoristes dans les ''music hall'' et dans des endroits comme des émissions de TV et de radio. Ce qui explique, que le cynisme (connu d'eux) était bienvenu (inévitable parfois) dans ces endroits. On se souvient que la première présentation de ''The Beatles'' en Amérique fut au Ed Sullivan Show (l'ultime émission de variétés aux État-Unis). Toutefois The Beatles - à partir de septembre 1963 - ne jouèrent que dans les grands théâtres du R.-U. Les ''music hall'' étaient en déclin depuis les années 1950 à cause de l'amélioration du cinéma, le développement de la radio et la banalisation du gramophone. Même phénomène technologique était constaté au Québec: la popularité de la télévision, la venue d'un nouveau style musical (le rock) contribuaient à réduire au silence le milieu des cabarets tels qu'il existait dans les années '30, '40 et '50.
Monsieur Les Paul a influencé presque tous les guitaristes, entre autres Jeff Beck qui avec brio se sert des innovations de son idôle. En plus J. Beck - qui n'utilise pas un plectre (un pic de guitare) - se sert du contrôle de volume de sa guitare pour accéder à de nombreux effets: allant des effets de volume évidents utilisés pour créer des sonorités de violoncelle, en passant par la manipulation pour accéder aux retours sur certaines notes, ou en les rappelant simplement (couplées à un effet de pincement plus doux de la main droite) pour des sons plus propres et plus doux. Le bouton de volume de la guitare de J. Beck est l’un des nombreux ingrédients qui s’associent dans un mélange homogène de technique au service de l'expression.
C’est aussi le moyen le plus simple d’ajuster le niveau de gain.
Le 7 février 1964, le groupe The Beatles débarquait en Amérique pour la première fois et le 9 février, 73 millions de téléspectateurs visionnaient un événement qui marqua l’histoire de la télévision et de la musique populaire: The Beatles at the Ed Sullivan Show. Toutefois la plupart des gens connaissaient leur premier 45 Tours : Love me do b/w P.S. I love you. Le succès de ''The Beatles'', suite à leur passage à l’émission, a déclenché l’invasion des artistes
britanniques tels que: The Rolling Stones, The Animals, Dusty Springfield, Herman’s Hermits, Peter & Gordon, The Dave Clark Five…etc.
L’événement « Beatles » avait fait exploser le nombre de groupes formés par des jeunes, influencés par les harmonies vocales tout en jouant de leurs propres instruments. On disait bye bye à tous les Bobby et les Johnny, ces chanteurs solistes sont remplacés par des groupes ayant autant de personnalités que de membres. Leurs contributions s'égalent parce que chacun doit assurer un rôle particulier même composer sa partition. En contiguïté - dans une charmante combinaison de flamboyance - leurs qualités et faiblesses respectives étaient attribuées à tous.
D'autres guitaristes qui - avec leur talent naturel - ont démontré que même en musique rien ne peut être statique et qu'on pouvait transcender l'innovation technologique: c'est chacun de Jimi Hendrix et Allan Holdsworth.
Au Canada il y avait plus d'une culture et chacune avait de l'amplitude. Les artistes anglophones avaient les yeux tournés vers les États-Unis. Les francophones
étaient plutôt liés à la France et à la chanson française. Les cabarets - qui attiraient aussi les Américains et les Canadiens anglais - ont existé à Montréal vers la fin de 1920 pour s'éteindre au début des années '60 et ils furent un lieu d'émancipation de la chanson et de numéros de variétés. Puis vint les années '60 et les virages de la contre-culture, les artistes sont capables de lancer des styles. Dans notre localité existaient plusieurs possibilités d'être initié à la musique, le Cercle philharmonique, des fanfares d'école, l'Union musicale d'Iberville, etc., et vers le milieu des années '60, la musique ''Beat.''
Monsieur
Les Paul
et
Jeff Beck
Paul's 82nd birthday party
New York, June 9, 1997
Vers le milieu des années '60, Eric Clapton a été élevé au rang de dignité : le graffiti "Clapton Is God" a commencé à apparaître sur les murs de Londres. Telle était l’estime dans laquelle Clapton, qui évoluait au sein de ''The Bluesbreakers'' de John Mayall, était tenu.
Clapton est un virtuose de la guitare, il a un son et un ''feel'' uniques, son phrasé est fluide et lyrique (rien de moins). La participation de Clapton à l'enregistrement de la chanson While my guitar gently weeps de ''The Beatles'' n'a été officiellement admise que dans les années '80, même si les spécialistes avaient immédiatement reconnu son style et son vibrato de la main gauche. Eric Clapton n'est pas un innovateur. Il est et a toujours été un guitariste de blues.
J. Hendrix (photo de gauche) a fait prendre conscience au monde entier qu'il est possible de créer des mélodies avec du ''feedback'' (l’action en retour d’un effet sur l'origine de celui-ci), et avec des harmoniques de guitare: en pinçant la note de manière à modifier le son de la corde en vibration.
En ce qui concerne A. Holdsworth (photo à droite) - guitariste à vélocité éblouissante - voici l'opinion de grands guitaristes.
Les guitaristes qui considèrent Holdsworth comme une influence majeure et quelqu'un qui a changé pour toujours la guitare électrique s'inscrivent dans une liste de talent contemporain, y compris Eddie Van Halen, Joe Satriani (qui a déclaré dans une interview de Guitar Player: ''Holdsworth, beau et envoûtant),'' Alex Lifeson et Frank Zappa (considéraient Holdsworth comme un "game-changer'' et "l'un des gars les plus intéressants de la guitare sur la planète).'' Il mérite d'être remarqué car Holdsworth était apprécié pour ses connaissances musicales avancées, avec ses propres compositions intégrant des progressions d'accords et des solos complexes composés de myriades de formes d'échelle. Holdsworth était également remarquable pour son travail avec le SynthAxe, un contrôleur de guitare (complet avec des cordes) qu'il a utilisé sur un certain nombre d'enregistrements.
Avec les jeux de guitare paranormaux de Hendrix et de Holdsworth et la basse qui permet à Hansford Rowe de jouer des notes entre les notes (il en trouve 59),
et des nouvelles formes d'enregistrement, de reproduction, de diffusion, j'ai l'impression que rien ne peut arrêter l'évolution de la musique; sauf ceux qui font de la musique par ordinateur sans contribution humaine, je pense...Au niveau des textes, je n'ai pas plus de doute. On verra évoluer l'emploi des textes qui,
malheureusement surtout dans le rap, ne réussira qu'à oppresser la musique.
Pour rester dans le concret, on annonçait en décembre 2018 que la pièce Bohemian Rhapsody avait été
écoutée en ligne à l'internet environ 1 milliard 600 millions de fois. En 1977, seulement deux ans après
sa sortie, cette pièce était élue « meilleur single des 25 dernières années » par la British Phonographic Industry (association britannique des professionnels du disque).
Bohemian Rhapsody, du groupe britannique Queen, constitue à ce jour le morceau le plus cher jamais réalisé et demeure en termes d'enregistrement, l'un des plus élaborés de l'histoire de l'industrie
du disque. Originalement enregistré en 24 pistes, c'est de cette manière (à droite) que s'est fait le mixage du morceau, en coupant-collant manuellement de multiples sections de bandes. →